Maroc

Un brin de Maroc

3 nuits à Marrakesh

2 nuits à Ait Bern Haddou

1 nuit dans le bus

1 nuit à Fès

5 nuits à Chefchaouen

1 nuit à Tetouan

Juin 2024

(14 jours, 13 nuits)

Marrakesh

Depuis l’avion qui s’approche dans la nuit, je commence à voir des ensembles de bâtisses regroupées autour de petites places, de plus en plus nombreux au fur et à mesure que l on s’approche de la ville. Il y a l’air d’avoir des piscines de partout dans ces parcs résidentiels.

Dans la rue, le premier gars me dit que c’est la première fois qu’il rencontre un égyptien qui parle français. Tout au long de ce voyage, les gens reconnaîtront mon accent et ma manière de parler d´Egypte, ce qui me remplira le cœur bien des fois, en entendant « inta Masri ». Plus tard, en payant à un magasin, le vendeur me dit « Zamaleck » qui est le lieu où j’ai grandi, une île au Caire, et aussi une équipe de foot connue.

Sur la grande place, que je comptais éviter, mais qui est en fait inévitable, croule tout un mélange de vendeurs de jus de fruits, de grillades, de joueurs de musique qui semblent venir d’un pays proche d´Afrique, plus au Sud. Il y a surtout ces groupements de gens, autour d’instruments de musique, des sortes d’instruments à cordes, qui font un son de basse psychédélique, accompagnés de percussions et rythmes cuivrés. Les gens dansent par groupe et semble entrer dans une sorte de communion et de transe. J’apprendrais plus tard, quelque chose que tout le monde connaît, que c’est de la musique Gnawa, originaire des communautés sahariennes.

Celui qui anime le groupe demande à la foule des sous. Alors que tout le monde donne des pièces, je donne un billet de 20 dirhams, que l’on accueille avec grand sourire. Lorsque le groupe commence à jouer, un homme se lève, sort une liasse épaisse de 5 cm et en sort un billet de 100. Il doit avoir l’équivalent de 300 euros en poche.

Il y a du vin marocain dans le mini bar de l’hotel, un Ryad, qui se trouve dans le centre, auquel on arrive par un enchaînement de rues tortueuses. Il y a un petit sas, qui donne sur une petit cour, qui s’élève sur 3 niveaux, desservant les chambres par des coursives. Une piscine se situe en bas, elle permet de rafraîchir l’air qui circule et ventile les niveaux supérieurs.

“Quand tu as le passeport rouge (européen), tu peux faire ce que tu veux”, je m’entends dire dans un taxi. Je vois des endroits où l’on prépare des sandwichs avec de la Vache qui rit. Il n’y a pas de moustique. Je croise des femmes ultra parfumées.

Les gens ont un style vestimentaire mélangeant marque pop et style arabe, un syncrétisme agrémenté de logotypes de mode connus en contrefaçon. Il y a clairement une obsession pour certains noms de la mode, tellement récurrente qu’on en arrive à penser que Gucci et Louis Vuitton sont des marques pour la jeunesse marocaine.

La ville est plate, il y a plein de vélos. Il n’y a pas de shisha. Quand je demande à acheter une seule carotte à un étalage de fruits et légumes, la vendeuse me l’offre.

LIEUX

  • Riad Persephone

Petit Riad au coeur du centre, très bon rapport qualité prix

https://g.co/kgs/6hEDfSt

  • Hammam Mille et une nuits

Beau, brut et au coeur de la Medina

https://g.co/kgs/rLRdz3G

  • Snack sardines et frites (50 d)

Une table basse, des chaises dans la rue pour une cuisine simple et merveilleuse

https://maps.app.goo.gl/PpQvwgpC6eLLJtJM6

  • Grillades

Lieu populaire, soupe de lentille (8 d) et brochettes de viande (1,5 d)

https://maps.app.goo.gl/4v2XyPN8Tv4gNGN8A

Ait Ben Haddou

Comme dans tous les pays, quand on sort de la ville et que l’on se dirige dans les campagnes, la vraie vie prend forme, les gens sont plus simples, plus rudes, plus brutes, plus pauvres aussi, mais tout est plus beau, en accord avec la terre.

Il y a des bus pour aller en direction de Ouzazarte, il faut descendre à Tabourhate et prendre le taxi collectif pour Ait ben Haddou, ancien comptoir de la ligne commerciale entre Marrakech et l’ancien Soudan.

En traversant l’Atlas, les montagnes sont rouges, toujours. La nouvelle ville est construite en face de la vieille ville.

On me répète sans cesse que l’on dit que l’Égypte est la mère du monde “Masri oum El Dounia” et cette fois ci, cette femme me dit aussi qu’on dit que le Maroc est le père du monde “Maghrebi abou El Dounia”.

Un Ksar, ou les Ksours sont des villages fortifiés de l’Afrique du Nord pré saharienne avec une technique de construction en terre. Il y a toujours la présence des murailles défensives. On dirait que l’histoire des villes c est l’histoire de la protection des habitants.

Les toits des maisons traditionnelles sont composés de différentes couches de bambous fins superposés en étoile et recouverts d’une couche de terre. Mon hôte me raconte que les murs extérieurs de sa maison font 1,5 m d’épaisseur.

Les numéros de téléphone commencent par 06 comme en France.

L’eau des montagnes est pleine de sodium et a un goût très marqué.

Bus pour Fès au départ de Ouarzazate à 18:00 et à 22:00.

À la gare de bus, il y a gros mouvement de foule pour monter dans les bus, chacun avec plus de valises que les autres. Un homme amène une quantité invraisemblable de piles de cartons pliés qu’il fourre dans la soute du bus.

Le bus fait une pause à la station service, tout le monde descend et la plupart allume et fume leurs clopes entre les distributeurs d’essence. Il y a un magasin de fringues de contrefaçon de marques qui fait son effet. Une vingtaine de garçons qui étaient dans le bus avec moi sont en train d’essayer jogging et survetement. Cette fascination pour les marques est omniprésente.

LIEUX

  • Chez Brahim

Joli petit hôtel traditionnel, avec une vue imprenable sur la vielle cité

https://maps.app.goo.gl/euSEnxeLJTg2CNJ48

  • Suq Indigo

Magasin incroyable sur 2 niveaux de tapis de la région

https://maps.app.goo.gl/pAFQkzLDgDzS2brg7

  • Chez Fahmi Ahmed

Maison café traditionnelle berbère

https://maps.app.goo.gl/f2gPgrFvBDChTsSB9

Fès

J’adore arriver à la gare de bus et boire des cafés au bar de la gare.

Je me roule une cigarette et directement le barman me dit “bon hashish marocain”.

Il y a des chats de partout, petits moyens grands, dans des boîtes en carton. Les gens disposent des bouteilles remplies d’un liquide jaune devant les maisons pour éviter que les chats urinent.

Un thé c est toujours 2 thés. Un plateau, une théière et 2 verres. En Égypte j’ai déjà vu des gens mettre jusqu’à 6 cuillères de sucre dans un verre de thé. Ici on sert le thé avec le sucre à côté mais les morceaux sont énormes. C est du sucre au thé.

Petit café le matin dans un intérieur d’immeuble. J’entre par un petit couloir, le café est au fond dans une petite pièce qu’on entrevoit de la rue. Il est tôt, une ambiance calme règne, chacun buvant son café et chacun avec sa cigarette, certains la parfumant. Et le barman enchaîne les cafés aux allées et venues des clients. Il y a un panneau au dessus du bar où il est écrit “défense de fumer”.

Situé dans un angle vers la « madrassa » (école) mausolée, deux hommes ont ce stand, où je m’approche pour demander s’ils ont du jus de canne à sucre (j’ai besoin d’un coup de boost après la sieste dans la mosquée). Ils n’en ont pas mais me proposent de goûter le jus de raisin, qui est très bon.

Des femmes commandent un verre de lait avec une boule de glace dedans et une corne de gazelle, gâterie que je goûterais le lendemain.

LIEUX

  • Palais el Mokri

Dormir dans un palais au bord de la Medina

https://www.airbnb.fr/rooms/32866583

  • Le Jardin en Ruine

Un peu chic mais très bel endroit et nourriture

https://maps.app.goo.gl/QNVcZSdLrRhJByhs5

  • Zaouia de Moulay Idriss II

Magnifique mausolée et mosquée

https://g.co/kgs/xCpFHE5

  • Café Risf

Restaurant et café populaire avec terrasse et belle vue sur la Medina pour le coucher de soleil

https://g.co/kgs/H9Fn2aQ

Chefchaouen

Je prends le Petit taxi, taxi collectif. (Généralement, la course varie entre 3 et 15 MAD). A Fès ils étaient rouges, ici ils sont bleus.

Aux toilettes, je n’ai pas de monnaie, je dis au vieil homme qui fait l’entrée que j’ai seulement un billet de 100 MAD, et je lui propose de repasser plus tard. Pas de problème, me répond il en souriant. Même chose à la boulangerie, où j’achète 2 pains pour compléter ma soupe de fève. Je reviendrais plus tard payer mon dû.

On peut boire l’eau du robinet qui vient d’une source de la montagne. Elle est très bonne, à la différence de celle de l’Atlas, qui était pleine de sodium.

Il y a un petit côté “San Jose del Pacífico” version grecque et un mélange de “Taxco” folklorique. On retrouve les mêmes types de constructions et les habitudes de la montagne, les petites maisons et les petites pièces, sûrement pour des raisons de chauffage. Je croise aussi beaucoup de gens habillés en pull et robe en laine.

Mon hôte insiste pour dire qu´ici il n’y a aucun problème, que l’on peut se perdre, se laisser emmener par des gens, ici la confiance règne.

Je suis sur la terrasse et je me retrouve à partager du temps avec celui qui fait des travaux dans la maison. Il est hyper calme, doux, on échange des regards et des mots pendant qu’il prépare son joint et boit son thé.

Je monte sur les hauteurs de la ville, et après avoir traversé la porte et la muraille, j’arrive dans un grand parc qui fait aussi office de cimetière, car quelques tombes y sont parsemées. L’ambiance est très bonne, je croise pleins de gens qui ramènent des branches (qui me paraissent être du buis), bercés par les cloches des chèvres, qu’un berger promène.

En cherchant à changer de quartier, un peu plus loin de la place centrale, dans une rue, sur une petite place, je prends en photo une femme qui peint sa maison avec un balai bleu. Elle me demande plutôt de peindre moi même et qu’elle me prenne en photo. Le tout en riant. Elle me demande d’effacer la photo car elle a un mari.

A la terrasse du restaurant, je demande à mettre de la musique, le serveur me dit qu’il aime les musiques anglaises, car il apprend la langue, je lui mets de la musique lybienne, il aime et un autre serveur vient se mettre à danser.

Il y a deux tables d’étrangers touristes. À chaque fois je remarque les bouteilles de coca qu’ils ont commandées. On dirait qu’ils n’en peuvent plus du thé et comme il n y a pas d’alcool, ils ne savent pas quoi prendre.

Les flux des touristes se mélangent avec les habitants qui utilisent et vivent ces endroits. Il y a des échoppes d’objets souvenirs qui parsèment les ruelles de temps en temps, de quoi faire tourner la tête de la touriste qui, intriguée jusqu’au bout regarde si elle pourrait acheter un truc intéressant à ramener, sans s’arrêter de marcher.

Il n y a pas de vols me dit-on. Toutefois, les portes et les volets sont souvent fermés avec une grosse barre de métal accrochée en diagonale et cadenassée.

À une terrasse de café de la place Houmata, mardi soir à 10:30 pm, tout le monde a une main de côté en train d’émietter du haschich et l’autre main préparant un début de joint. Il y a des gâteaux Prince, des oranginas et quelques mecs qui semblent délirer sous l’effet d’un surplus de drogue sur les places.

Je demande du vinaigre pour nettoyer une tâche d’huile incrustée, malheureusement sur le cuir de mes babouches. Elle me sort la bouteille du frigo. Ce qui n’est pas bête car le vrai vinaigre continue de travailler, il vit.

Je retourne à ce restaurant de poisson merveilleux énorme sur trois étages dans lequel j ai mangé seul, au début dans la première salle, puis dans la partie café, et ai passé quelques heures sur la terrasse. Le poisson était exquis et on sent bien cet air méditerranéen qu’on m´avait recommandé.

Cette fois, alors que j avais bien repoussé mon heure du repas, afin de savourer au maximum toutes ces émotions, et bien décidé à en profiter, je demandais cette fois-ci au charmant serveur qui m avait si bien traité la veille, s’il avait du vin, ce à quoi il me répond en me montrant le minaret de la mosquée, qui apparaît comme une tour guettant la terrasse où je suis. Quand je lui exprime que le repas serait encore mieux avec du vin, il me dit que je peux en avoir, caché, désignant mon sac. Je lui demande alors où je peux en acheter, ce à quoi il me répond : derrière l’école qui est au dessous de nous. Oum rabie, ah le fameux bar, en bas des escaliers sur la route qui arrive de la station de bus. Il y a deux accès, j’emprunte celui de gauche, quand un homme qui me rappelle les Kabyles des montagnes d’Algérie me confirme que c’est bien là, en passant au travers du rideau de chaînes en fer. À l’intérieur, 4 énormes frigos remplis d’une trentaine de vins différents, ainsi qu’une quinzaine de bières différentes. Le paradis pour un étranger en manque du pays.

La pomme de terre est un très bon consistant dans la tajine, celle d’anchois, citrons confits, celle que je déguste en sirotant mon vin blanc, la bouteille rangée dans mon sac, ma musique libyenne baignant l’ensemble de la terrasse - le serveur me dit que la musique est très bien, à chaque fois qu’il passe. Soudain, au milieu des mots échangés autour d’une table (il y avait 2 tables occupées) plus loin, je distingue le mot « mole », ce mélange que l’on ne connaît qu’au Mexique. Elles m’apprennent qu’elles, Mariella et sa fille, viennent de Sonora, et qu’elles viennent chaque année depuis 3 ans. Après leur avoir montré fièrement mon tatouage de la carte du Mexique sur mon avant bras, nous prenons des photos, fiers de nos origines communes et je retourne à ma table, où je reprend la lecture de mon livre « la promesse de l’aube » de Romain Gary, qui, une page plus loin, dit qu‘il termine ce chapitre dans une chambre d’hôtel dans la ville de Mexico.

Les hauteurs des passages dans les escaliers sont de 1m60, il y a d’ailleurs souvent un coussin en cuir accroché pour éviter de se taper la tête.

Il y a des jus d’avocat mélangé à de l’orange.

Les bruits dans la rue donnent l’impression d être dans une résidence, une cité où l’on entend tout. Les gamins, les gens qui parlent et passent dans la rue donnent l’impression qu’ils sont en train de chuchoter sous mon oreiller. Le matin est calme dans la Medina. L’activité se fait sentir à partir de 10 / 11h.

Lorsque je demande au stand de jus d orange, s’il y a des toilettes, après avoir demandé en rigolant s’il y avait du wifi, il me parle du café Tounnsi, de l’autre coté de la rivière. Ça tombe bien, j’y ai pris mon café ce matin et j’ai déjà le code wifi. Je laisse mon iPad ouvert sur la table et montre mon sac au vendeur d’orange en lui faisant signe que je reviens, n’ayant aucun doute que je retrouverai mes affaires.

Les musulmans qui ont habité la péninsule arabique ont été les premiers à utiliser ce nom “mahaba” (Maroc) pendant la conquête islamique. Il signifie en arabe le "lieu du coucher du soleil".

LIEUX

  • Maison Bleu sur rivière

https://www.airbnb.com/slink/5iUAIs1j

  • Restaurant Chourafa

Merveilleux restaurant de poisson sur plusieurs niveaux avec des ambiances différentes, couronné par une terrasse.

https://g.co/kgs/9VXz4Jm

  • Café Chkoro

Tables et parasols répartis sur différents niveaux en terrasse avec vue sur la vallée.

https://g.co/kgs/kMt4wMb

  • Baissara Ansara

La meilleure soupe Bissara (pois cassé) dans un petit lieu authentique à souhait.

https://g.co/kgs/sAzcj2G

  • Restaurant Bab Ssour

Super restaurant de viandes et poissons. Même propriétaire que Chourafa.

https://g.co/kgs/ScFrFNV

  • Bar Oum rabie

Bonnes sélections de vins et bières, a emporter ou à consommer sur place.

https://g.co/kgs/v3G8zX9

  • Café The Bridge

Café au bord de la rivière, ouvert tard le soir

https://g.co/kgs/8qu8AKj

Tetouan

Le vent de la Méditerranée se fait sentir tout de suite, cette lumière très particulière des villes blanches accoudées à cette grande mer. Il y a une foule de gens qui convergent vers la Médina.

À la première terrasse de café j observe des homme faire le mouvement de la main, il y a du haschich ici aussi, et je me rend compte que les pipes a kif sont beaucoup plus répandues, même dans les lieux publics. En m’approchant d un magasin de pipe, les hommes a l intérieur m invitent à rentrer. Je me retrouve au milieu d une atmosphère tellement tranquille. L’un d eux me propose un joint et après l autre me fait fumer de sa pipe, bien plus pro que celle que j’avais essayé.

La médina est immense, un dédale et des rues encore plus étroites que dans les autres que j’avais visité. Cela aide vraiment à une vie de quartier, les enfants qui courent et se bousculent dans tout les sens, et cela contribue à créer un climat plus agréable.

Quand ils me demandent d´oú je suis, et que je répond « Égypte », on me répond « Iskandria » Alexandrie, comme si ce qui était plus important, c’était la Méditerranée.

Le jour de mon départ, c est l Eïd, il y a pleins de boucs et chèvres qui se font traîner par leurs propriétaires qui vont se faire un plaisir de les manger.

LIEUX

  • Riad Dalia

Un des premiers Riad de la ville, au cœur de la médina, un palais au détour d une arcade. 4 niveaux, des belles chambres dignes de l´élégance d un palais. J’étais le seul client.

https://g.co/kgs/W6TbE7F

  • La Esquina del pescado

Très bon restaurant de poisson, simple, frais et sympathique

https://g.co/kgs/U8cjnuk

  • Restaurant Al-Bahr

Restaurant de poisson, populaire, type cafétéria, en mode buffet et service rapide

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  • Café Touristes

Beau café local dans le centre colonial

https://maps.app.goo.gl/PqPLmwwfaGwWDKc99